Les Experts Roissy
Aujourd'hui, je suis arrivée au bureau plus tard que d'habitude.
Comme chaque jour, je me gare au parking, ramasse mes cabas, c'est à dire mon sac à main et ma sacoche-de-pc-portable-qui pèse-3-tonnes-parce-que-j'y-rajoute-des-tonnes-de-trucs, et harnachée comme une mule, je prends le chemin du bureau (et encore, là, je n'avais pas de bouteille d'eau, et pas de talons).
Je prends la contre-allée piétonne qui m'amène au passage protégé avant le poste de contrôle de la zone réservée de l'autre côté de la rue. Vous savez, la zone dans laquelle vous devez porter votre badge aéroport apparent et avoir votre pièce d'identité à portée de main.
Bref, dans cette contre-allée, il y a une poubelle, dans laquelle j'ai l'habitude de jeter mon chewing-gum, si j'en ai mâchouillé un sur la route pour avoir bonne haleine en arrivant au bureau (et non pas pour masquer une quelconque odeur d'alcool, non mais!!), ou de jeter les papiers ou vieux mouchoirs qui trainent dans mes poches de manteau. C'est jamais bon de garder les microbes au chaud comme ça.
Enfin, c'est mon rituel. SAUF qu'aujourd'hui, je n'avais rien à jeter dans la poubelle. Mais j'y ai quand même jeté un coup d'oeil, et ce que j'y ai vu n'était pas beau à voir, croyez-moi. Le derrière d'un cadavre de lapinou (et un sacré morceau en plus) en dépassait. Un cadavre NEUF, si je puis dire. On aurait dit un faux. Je me suis crue dans un feuilleton des Experts, tiens. Je voyais déjà le Coroner avec son K-Way noir marqué en jaune et les policiers en train de délimiter la scène de crime. Manquait plus que Horatio Caine avec son oeil humide pour trouver le coupable de ce crime odieux.
Tout ça pour dire que j'avais de la peine pour ce pauvre lapin. Je ne raconterai pas ça à Solenn et Corentin ce soir, ils pleureraient Pan-Pan.
Vous ne le savez peut-être pas, mais il y a des tas de lapins près des hangars avions où je travaille. Et de temps en temps, des sangliers se baladent sur les pistes aussi. Alors forcément, quand un Airbus 320 se pose au même moment, c'est sanglant. Et ça nous file du boulot en plus, de réparer tout ça.
Pauvre Pan-Pan.